
il veut passer par ici,
il ne passera pas par là !!!
Désenclavement du Nord du Lot, Sauvegardons la Vallée de la Doue
et du Vignon. Le tracé du projet " Voie d'Avenir " dit T3 décidé par
le Conseil Général du Lot et qui consiste à l'ouverture d'un axe routier Condat - Strenquel - Martel est un NON-SENS.
Collectif d'opposition au Tracé T3
-
L'Association de sauvegarde et mise en valeur de la vallée de la Doue, du Vignon et de leurs Causses.
-
Le Collectif Transition Causse et Vallée.
-
L'Association Ensemble pour une Campagne d’Avenir.
-
Le Collectif Citoyen de Martel, Contre le Gaz de Schiste.
-
La Confédération Paysanne du Lot.
L'œil de la Doue et le Vignon
L’œil de la Doux
En temps ordinaire, comme le signale Ernest Rupin qui la visite
pour la première fois en 1893, « il ne faut pas songer à pénétrer
les mystères du gouffre ». Mais monsieur Lalé, le propriétaire
du moulin, assure que ce n’est pas impossible, en temps de
grande sécheresse.
Le 17 août 1893, profitant de ce que l’eau avait considérablement
baissé, il y entre donc avec son bateau d’Osgood en toile pliante,
et son compagnon Armand.
Il trouve un long tunnel de 7 mètres de haut, deux lacs, une
cascade à sec. Le lit du ruisseau est étroit et tortueux.
Ernest Rupin et son compagnon parcourent ainsi 138 mètres,
et aboutissent après un long couloir rempli de sable, à une
galerie noyée à voûte basse. Au bout de 80 mètres, ils s’arrêtent
tout à fait devant des galeries trop étroites. Ils estiment la longueur
totale de la grotte à 500 mètres dans le prolongement direct du
ruisseau (1).
Ernest Rupin n’est probablement pas le premier explorateur de la grotte. Les pêcheurs, et surtout les enfants des paysans d’alentour, ont dû parfois y pénétrer, le coeur battant, et munis d’une bougie ou d’une torche vacillant dans les courants d’air.
Les Doux sont cependant perçues dans l’imagination populaire comme des lieux maléfiques, bouches d’ombre, qui ouvrent vers le monde souterrain, la résidence des morts.
A l’inverse des bonnes fontaines, souvent christianisées (les fonts Saint-Martin d’Escougnes et Loupchat, la font Saint-Ferréol de Friat), la Doutz de Murlat, n’a pas reçu de baptême.
Le vieil axe antique qui va de Brive à Martel en passant par l’Hôpital Saint-Jean longe la falaise qui surmonte la résurgence, mais évite ses sombres profondeurs. Le lieu reste longtemps boisé et isolé, repère d’animaux sauvages. Au XVIIe siècle, lorsque la vicomtesse Elisabeth de Nassau vient en litière de Turenne à Martel, elle parcourt cet axe ancien, déjà presque abandonné, et s’arrête au seuil de la Combe du Vignon. Arnaud Consages, avec soixante hommes « habillés en sauvage, une massue à la main», descend d’un bois, et vient lui parler en «langage vulgaire du pays ». Autour de la combe, sur les coteaux d’Escougnes, 500 arquebusiers, mousquetaires et piquiers, conduits par l’avocat Maître Etienne Lacassagne, font un feu de salve qui se réper-cute longuement sur les falaises, et accueillent la vicomtesse à mi-coteau.
Deux ans plus tard, Frédéric Maurice, fils du vicomte, âgé de 13 ans, vient à son tour. On lui épargne les hommes sauvages, mais on le régale en revanche d’une demi-heure de feux de salve et d’un discours sur le soleil levant, sa devise.
Ainsi les hommes du XVIIe siècle concevaient-ils les lieux isolés, peuplés de sauvages restés païens. Seuls, les ermites s’y aventuraient, experts dans l’art de charmer les bêtes féroces, et dompter les enchantements diaboliques.
Si Saint Vincent est le maître de la Soleyra ou haute vallée (la Baboutie est l’ancien mas saint-Vincent), Saint-Leubais ou Lieubais, un ermite ou un moine, est le patron du Mas La Fon qui domine le Vignon.
1 - Les autres visiteurs de marque de l’oeil de la Doux sont Norbert Casteret en 1936. Il voulait voir si une exploitation commerciale de la grotte était possible. Puis, en 1950, l’équipe de Pierret – qui rectifie le plan de Rupin -. Elle constate que la longueur de la grotte est de 400 mètres . Les gours, ou lacs, sont de simples
marmites. Le triple siphon qui ferme l’issue de la grotte sera franchi par le spéléoclub de Périgueux en 1976. Il découvre une galerie noyée de 300 mètres qui prolonge le siphon.

Balade, par Daniel Valade en novembre 2014, dans cette caverne qui est 11 mois par an remplie d'eau. Les volumes sont impressionnants.
Elle donne vie au ruisseau du Vignon.
Une sortie du Team Eanx dans l'œil de la Doue en eau cette fois !
Par Lavigerie65 en avril 2012.
Le Vignon
Le bassin morphologique du Vignon s’étend en principe sur 40 km².
C’est le seul ruisseau de la partie sud du Causse de Martel avec
son affluent le Rionnet.
Mais son débit est irrégulier et faible, et ne correspond qu’à 17 km²
de bassin, ce qui fait supposer l’existence de pertes importantes
du côté de la Doux. (2)
Une partie de l’eau, que reçoit le Causse, doit s’écouler ailleurs,
en particulier vers le Blagour, près de Souillac. Peut-être aussi
est-elle captée ?
La vallée sèche
La vallée sèche a-t-elle été parcourue par un ruisseau à une
époque historique ? La tradition mentionne un ruisseau au lieu
l’Orup (ou le Ru) sur lequel il y aurait eu un moulin.
En 1477, le 29 juin, à la suite d’un tremblement de terre,
le ruisseau aurait disparu, et res-surgirait dans l’œil de la Doux.
Cette histoire peut simplement rappeler le fait, qu’au Moyen-Age,
la vallée sèche était encore parcourue par un ruisseau temporaire.
Une autre tradition voulait que, lorsqu’il y avait des orages à Brive, le Vignon se grossissait très vite, après que l’œil de la Doux ait fait entendre d’inquiétants mugissements. Des orages dans la région de Cressensac sont plus probables.
Puisque nous en sommes aux traditions, Gussy Lherm dans sa fantastique histoire de la bataille de Charles Martel et des Sarrazins dans la région de Louchapt, n’hésite pas à voir les Sarrazins venir abreuver leurs chevaux dans les sources du Vignon. Il est vrai que ce lieu sauvage et isolé, avait tout pour tenter ces noirs cavaliers.
La vallée du Vignon
Le Vignon peut ensuite se diviser en trois parties.
Le Haut Vignon va de l’œil de la Doux au Pont de Murlat. Il suit une direction ouest est, et ne devient vraiment permanent qu’à 400 m en aval du Moulin de Murel. Il n’alimente sur son cours que le moulin de Murel.
Le Moyen Vignon prend une orientation sud–nord dans la vallée dite Deus Molis ou Des Moulins. Il ne reçoit aucun affluent, et alimente les deux moulins du Pic, le moulin détruit de Lascoux, et le moulin de Paunac. Après un léger coude, il prend une orientation nord nord-est, et alimente les trois moulins de Friat.
Le Bas Vignon La vallée s’élargit, et le Vignon reçoit un affluent rive gauche, le Rionnet. Il alimente le moulin de La Tulle, et les deux ruisseaux confondus alimentent le gros moulin de La Borgne, puis Beyssagou, et Beyssac.
Ainsi, sur 14 km, le Vignon alimente-t-il 12 moulins.
2 - Le débit moyen du Vignon est de 238 à 242 litres / seconde. Il va de soi que ce débit varie considérablement. Le Vignon est presque à sec en été, et les conflits entre les meuniers, tentant de tirer au mieux partie de leurs maigres éclusées, furent incessants. Seuls les gros moulins, dotés d’une très vaste retenue, connaissaient de moindres soucis.

Photo Alicio Esteves